Journée du 30 décembre 2004 : Je quittai à 8h le foyer des jeunes travailleurs endormis. Des nuages roses se reflétaient dans l’eau calme du Lot.
Mes poumons brûlaient sur la N 20 de Toulouse jusqu’à la D7 menant à Lascabanes. Je n’éprouvais plus de tentation d’auto-stop.
L’absurdité de cette marche me traversa l’esprit, que le choix du mystère dissipa. Les traits blancs et rouges du chemin rappelaient par endroits la direction de Compostelle. Blanc comme la pureté de l’esprit, rouge comme l’ardeur du coeur.
Je ne me pressais pas pendant ces 21,5 km. Pour en finir avec quoi ? On compte une-deux au pas cadencé d’une marche forcée. Pèlerinage n’est pas contrainte mais libre astreinte. Ce choix se vit à chaque pas.
2 km après Lascabanes j’arrivais aux Vignals chez Claudine Couture où les chiens aboyaient joyeusement en remuant la queue. Une partie de ses enfants et petits-enfants s’y trouvaient pour les fêtes. On me donna la chambre d’hôte, après la sieste des petits et une place au dîner de famille.